Je prépare tous mes émaux ce qui demande de longues recherches et essais . La cuisson se fait au gaz, en réduction . Les résultats dépendent
de nombreux paramètres.
Le temps extérieur, la densité de l’enfournement, la taille et la forme des pièces jouent un rôle dans le processus et révèlent souvent des surprises.
L’atelier :https://vimeo.com/562709104
My glazes are prepared through a process requiring extensive research and testing, and with gas firing the results depend on many parameters.
Weather, kiln charge, the size and even shape of the pieces all play a role in the process and can reveal surprises.
Le céladon est le roi des émaux. Infiniment « pluriel » (selon Claude Champy), c’est- à-dire plus varié qu’aucun autre dans sa couleur, dans sa matière, dans son éclat, il possède la magie de l’indétermination et de l’infini. Il est l’émail de tous les possibles, du rêve et de la totalité.
Sa couleur, tout d’abord, dans le médium d’un vert tendre où les anciens chinois voulaient apercevoir un double du jade, matière vénérée, sperme du phénix et donc germe de l’univers, connaît un éventail de nuances d’une extrême subtilité, parfois proches de l’opalescence… Cette immense variété de teintes nous ouvre les rivages du mystère et de l’infini. C’est là un des premiers secrets de sa magie.
A quoi vient s’ajouter la richesse de sa matière, la variété de sa texture qui commande du coup la qualité de son éclat. La minceur ou l’épaisseur de la couche d’émail, de plusieurs couches parfois, modifie complètement sa luminosité. Certains préféreront une minceur un peu austère, une matité un peu sèche, d’autres une brillance extrême. Les amateurs les plus fervents privilégient sans doute certain nappage plus onctueux à peine translucide, à l’éclat retenu, aux reflets assourdis, dont la qualité se situe à mi-chemin entre la douceur du jade et la nacre
du coquillage, et peut même presque atteindre au velouté de la peau. « Avec l’épaisseur, nous dit Jean-François Fouilhoux, toute référence anecdotique disparaît et la conscience se perd dans la profonde immensité bleu vert qui, comme l’azur, semble infinie, où le temps est aboli. »
Il faudrait enfin souligner l’importance de l’effet « monochrome » que nous offre le céladon : il est le monochrome par excellence…Le céladon se présente à nous comme un espace de vacuité, comme un lieu d’ouverture… de vide originel (si cher à la pensée chinoise) qui lui est propre et qui s’il appelle à la vie, appelle à une vie apaisée, rassasiée de sa plénitude et non point mouvementée, appelle à la sérénité de la Voie et de la Vertu. Voilà sans doute le secret le plus profond du céladon et de son éternelle magie.
Celadon is the king of enamels. Infinitely “plural” (according to Claude Champy), i.e. more varied than any other in its colour, its material and its brilliance, it possesses the magic of indeterminacy and infinity. It is the enamel of all possibilities, of dreams and of totality.
Its color, first of all, in the medium of a tender green in which the ancient Chinese wanted to see a double of jade, a venerated material, the sperm of the phoenix and therefore the seed of the universe, has a range of extremely subtle shades, sometimes close to opalescence… This immense variety of shades opens up to us the shores of mystery and the infinite. This is one of the first secrets of its magic.
Added to this is the richness of its material, the variety of its texture, which in turn determines the quality of its brilliance. The thinness or thickness of the enamel layer, sometimes several layers, completely modifies its luminosity. Some people prefer a slightly austere thinness, a slightly dry mattness, others an extreme brilliance. The most fervent amateurs will undoubtedly prefer a more unctuous, barely translucent coating, with a restrained brilliance and muffled reflections, whose quality is halfway between the softness of jade and the mother-of-pearl of shell, and can even be almost
of the shell, and can even almost reach the velvetiness of the skin. With thickness,” says Jean-François Fouilhoux, “all anecdotal reference disappears and consciousness is lost in the deep blue-green immensity which, like the azure, seems infinite, where time is abolished. “
Finally, we should emphasise the importance of the “monochrome” effect that celadon offers us: it is the monochrome par excellence… celadon presents itself to us as a space of emptiness, as a place of openness… of original Emptiness (so dear to Chinese thought) which is proper to it and which, if it calls for life, calls for a life that is appeased, satiated with its fullness and not hectic, calls for the serenity of the Way and the Virtue. This is without doubt the deepest secret of celadon and its eternal magic.
Jean-François JUILLIARD
Céladon